Le moral des investisseurs allemands a rechuté janvier, à un mois des élections anticipées, en raison d'une deuxième année consécutive de récession et des répercussions négatives attendues de la politique du gouvernement Trump.
( AFP / TOBIAS SCHWARZ )
Cet indicateur du climat des affaires a cédé 5,4 points sur un mois pour s'établir à 10,3 points, selon un communiqué publié mardi par l'institut de recherche économique ZEW.
La chute est bien plus importante que ce qu'anticipait le consensus sondé par Factset, qui prévoyait une légère baisse de 0,4 point sur le mois.
Cette mauvaise surprise pourrait être dû en premier lieu "aux derniers chiffres de croissance du Produit intérieur brut (PIB) décevants", a commenté Achim Wambach, président de l'institut, en référence au recul de 0,2% en 2024 qui a suivi une contraction de 0,3% en 2023, selon l'Office Destatis.
La consommation atone des ménages et la faible demande dans la construction pèsent sur l'économie allemande, et "si ces tendances persistent, l'Allemagne continuera de prendre du retard par rapport aux autres pays de la zone euro", ajoute-t-il.
A cela s'ajoute une "incertitude politique accrue" à l'approche du renouvellement de la chambre basse du Parlement en février, où l'opposition conservatrice CDU/CDU emmenée par Friedrich Merz, promettant des allégements aux entreprises, part pourtant favorite des sondages pour remplacer le chancelier social-démocrate sortant Olaf Scholz, candidat à sa succession.
Mais la "difficulté potentielle de former une coalition en Allemagne" au sortir du scrutin pèse encore sur le moral des milieux d'affaires, selon M. Wambach.
De même, "l'incertitude concernant la politique économique du gouvernement Trump" jette une ombre sur les attentes, selon l'expert.
Les commentateurs estiment que la politique de l'administration Trump pourrait viser tôt ou tard l'Allemagne, trop menaçante pour le président américain en raison de la concurrence de l'industrie automobile.
Les entreprises industrielles en particulier s'attendent pour 40% d'entre elles à des désavantages compétitifs importants en raison des coûts énergétiques plus élevés par rapport aux États-Unis, selon une enquête distincte de l'Institut conjoncture IW publiée mardi.
Un tiers d'entre elles prévoit par ailleurs une détérioration du commerce mondial, affectant leurs ventes, selon la même enquête.
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